Nous le savons tous, nous sommes tous conscients du lien qui unit adolescence et politique. Opposés, ils le sont vraisemblablement, représentant tous les deux des conceptions de la vie bien différentes. Nous sommes dans une philosophie de la jouissance chez l’adolescent c’est-à-dire qu’il est constamment à la recherche de divertissement. Vivre, c’est se divertir selon lui. Fête, danse, plage, sport, beauté, garçon, fille, voilà en quelques mots ce qui résume la vie d’un adolescent. Mais, pourquoi donc cela me diriez-vous ? Tout simplement, parce qu’il y a une émancipation de celui-ci. Il est libre et c’est cette liberté qui est la cause de cette anomalie ou, va-t-on dire, de ce trouble. Or, la politique regarde les choses en face et s’éloigne du divertissement pour comprendre la réalité chaotique et catastrophique du monde. La fantaisie, le plaisir, la jouissance, lui (La politique ) , ignore cela, il pense aux autres, il fait preuve d’altruisme. N’est-il pas vrai que le divertissement nous éloigne de la réalité ? Le bien-être qui en ressort, les délires que l’on puisse aimer nous n’invitent-ils pas à être égocentrique ? Par conséquent, il y a opposition par conception entre l’adolescent et la politique. D’une certaine manière, pour soutenir cette thèse, une autre opposition s’est installée indirectement. La politique prône un retour à la réalité. Ainsi, nous dit-elle de regarder le monde par l’analyse, par les sciences, psychologie, sociologie… Mais, l’adolescent nous offre une philosophie de la jouissance. Sa vie, il la veut caractériser par ce qui est divertissant. Il n’y a que le populaire qui le veut (reformulez), tandis que le savant privilégie largement les savoirs « supérieurs ». Il y a donc une opposition de ce type entre le populaire et le savant. Mais, pourquoi parler donc d’opposition ? L’opposition entre adolescent et politique n’est-elle pas un préjugé ? Ou, si je comprends bien ce sont les valeurs de l’adolescent et de la politique qui se contredisent et qui font donc une opposition ? Mais, qui nous dit vraiment que l’adolescent veut que se divertir ? Pourquoi, l’atelier science politique au lycée est en constante augmentation ? Cela ne présuppose-t-il pas une attirance de l’adolescent vis-à-vis de la politique ? Mais alors, quel est vraiment le lien entre adolescent et politique ? Tel est la problématique que l’on essaiera de répondre. Dans cet objectif d’avoir une réponse satisfaisante et neutre, on s’aidera notamment par des statistiques et des témoignages des adolescents.
« Les signes d’une désocialisation politique de la génération des 13-17 ans sont nombreux. 80% des adolescents de cette catégorie d’âge déclarent ne pas s’intéresser à la politique en général et 78% avouent ne parler jamais ou rarement de politique dans leurs conversations quotidiennes, avec leurs amis ou en famille. » disait Ethienne Mercier, directeur du Département Politique et Opinion, Ipsos Public Affair.
Il s’agit d’une affirmation vraie L’adolescent majoritairement ne s’intéresse pas à la politique. Ce que dit Ipsos semble fondé, mais alors comment expliquer cela ? En effet, il parle de désocialisation politique, mais cela, présuppose qu’il y a eu une socialisation politique de l’adolescent. Par conséquent, dans le passé, l’adolescent aurait eu un très bon lien avec la politique. Ce qui voudrait dire que l’adolescent en soi n’est pas en opposition avec la politique, mais, ce sont les valeurs de l’adolescent moderne qui font de lui un être apolitique. Mais alors, comment se caractérise l’adolescent d’aujourd’hui ? Qui est-il vraiment ?
« La consommation constitue un véritable rite d’insertion sociale. Il est vrai que les rites traditionnels de passage entre l’enfance et l’âge adulte se sont transformés et qu’aujourd’hui la consommation de l’un ou l’autre produit permet au jeune de s’inscrire dans ces rites de passage. La société de consommation fait tout pour les “amadouer”, les éduquer, c’est-à-dire en faire des consommateurs dociles plutôt que des rebelles. De plus les commerçants, ayant remarqué que les jeunes étaient une part importante dans la consommation, les ont pris comme nouvelle cible. » (TPE les ado)
« Quand les enfants deviennent adolescents, être parent devient particulièrement difficile. Il faut accepter d’être déboulonné par ses propres enfants, de se résorber, presque de se « mettre en veilleuse » tout en restant en même temps complètement présent dès que les jeunes en ont besoin. Les adolescents changent et évoluent dans leur façon d’être et de voir les choses, les parents devraient alors eux aussi se renouveler et renoncer à être comme avant : parents d’un tout petit enfant, et passer à l’état de : parents de jeunes adultes. » (TPE les ado)
« Les 12-15 ans s’organisent en réseau d’affinités: les filles entre elles, les garçons entre eux. Leur activité principale est la discussion. Apparemment insignifiants, les échanges révèlent pourtant des préoccupations fondamentales telles que l’intégration dans le groupe, la nature et la force du lien aux autres. Il s’agit d’apprendre et de maîtriser les règles de sociabilité. Mais les échanges ont aussi un autre objectif social: il vise à « se marrer ». Plaisanter, rire, faire rire sont des actions intégratives au groupes. » (TPE les ado)
En fait, l’adolescent moderne est comme on le disait un être se divertissant. Il se caractérise par sa philosophie de la jouissance, ses consommations excessives et ses rébellions récurrentes. Peut-être est-ce là, la cause de cette opposition entre politique et adolescent ? La politique nous demande un minimum d’intelligibilité. Elle est un savoir qui mérite du sérieux. On peut en conclure le fait que l’adolescent n’est pas en opposition avec la politique. Mais, c’est l’adolescent moderne, qui impose cette rupture aux générations précédentes, et qui s’oppose à la politique. Le lien qui unit donc l’adolescent moderne et la politique est un lien d’opposition.
Priscilla : « La cause d’une désocialisation politique de l’adolescent, ce n’est pas la pensée de l’adolescent moderne, mais plutôt l’inutilité de la politique vis-à-vis de l’adolescent. »
Myrianna : « Nous, les adolescents, nous sommes trop jeunes pour s’intéresser à la politique. Je reviens donc à ce que dit Priscilla, à quoi sert la politique pour l’adolescent ? »
Alizée : « La politique n’est pas une utilité, elle est un besoin. Il n’est pas question ici de parler d’une utilité de la politique vis-à-vis de l’adolescent, mais l’apport de l’adolescent dans la politique. Parler d’une utilité de la politique, c’est donner un caractère populaire et même « fantaisiste » à la politique. Il faut que l’adolescent soit réaliste, qu’il arrête de rester dans une sphère coupé de la réalité du monde. »