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Quand Plana une longue attente avant la venue de M. Miquel Dewever

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Lundi 21 mars dernier, le lycée Jean Hinglo recevait Miquel Dewever-Plana. Un intervenant pas tout à fait comme les autres. Dans la vie Miquel est photo-journaliste, son métier – comme il aime à le répéter – consiste à écrire avec la lumière. Car chaque photo est un récit, avec ses tenants et ses aboutissants, mieux encore, chacune laisse place à la suggestion.

Tout commence 25 ans auparavant. Miquel est jeune, ses études à Paris il n’en veut pas ; pas tout de suite. Comme il n’est rien de plus formateur que le voyage, l’année suivante fut celle qu’il s’accorda pour s’en aller découvrir le grand livre du monde.

Et il est allé loin le Miquel. Avec un billet d’avion et 400 € en poche, le voilà au Guatemala. Un pays d’Amérique latine assez méconnu qui le séduisit immédiatement. À cette époque il vivait au jour le jour, se laissait dériver au gré des routes et gagnait sa miche avec des boulots précaires. Une vie de bohème. Il se racontait si bien Miquel devant cette foule de lycéens aux lèvres pendantes et dont les traits étaient crispés par une grimace d’intense concentration. Ce premier voyage fut celui des rencontres, avec les horreurs et les splendeurs d’un pays, avec les plus vils produits de l’humanité et des esprits déchirés par l’existence. Là-bas, 25 ans auparavant au Guatemala, un jeune touriste français venait de perdre sa candeur. Il avait plongé dans des eaux profondes. Pataugé au cœur d’un génocide, de crimes, de corruption, d’extorsions et de trafics de drogue.

À son retour en France, Miquel ne l’avait que trop bien vu le livre du monde. Un livre qui s’était dévoilé au-delà de ses espérances. Il en avait maintenant des choses à raconter aux copains. Mais ce qu’il ne savait pas encore, c’est que le Guatemala ne cesserait jamais de l’apeller.

Il avait été scandalisé. Il avait été choyé. Surtout, il avait été témoin. Les 25 prochaines années, Miquel se dévouera pour ce pays, pour ces destins tragiques et peut-être un peu, pour lui même. Pendant 25 ans il continuera à conter de fabuleuses histoires avec la lumière. Principalement celle de peuples aztèque et maya victimes de la folie génocidaire qui a envenimé le siècle dernier. Et le parcours de leur descendante, Alma, l’enfant de la violence, fera aussi l’objet d’un magnifique web-documentaire et sera par la même retranscrite en un roman.

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L’oeuvre du photo-journaliste Miquel Dewever-Plana est à l’antipode de la conception de l’information comme nos sociétés « modernes et développées » la perçoivent. Il a fait le choix – non évident – de s’émanciper des fast-food de l’info, pour proposer sa manière de faire du journalisme. Car c’est toute la problématique posée par son travail. Comment voulons nous le journalisme de demain ? Eh bien, il propose une alternative et ça se passe sur miquel-dewever-plana.com. Pour pour le reste, c’est à chacun de penser son futur, mais ne faudrait-il pas avant, jeter ne serait-ce qu’un furtif coup d’œil vers le passé ?

Miquel Dewever Plana

Source ( images ) : miquel-dewever-plana.com